Financé par Critical Ecosystem Partership Fund
Ambatofinandrahana abrite une grande forêt de tapia, environ 8000ha. La forêt de tapia (Uapaca bojeri.), espèce endémique à Madagascar, fournit des produits ligneux et non ligneux qui jouent un rôle important sur l’économie locale ; entre autres la soie sauvage, les champignons, les orchidées, les plantes médicinales.
La superficie de forêt de tapia de la commune d’Ambatofinandrahana est gérée par 10 communautés de base dans 10 fokontany (Mahavanona, Vinany, Ambohimanandriana, Riandampona, Ambatomenaloha, Ambatoharanana, Ivary, Marovoalavo, Andrahalana, Andraikita). 83% de la couverture forestière dans la commune est représentée par la forêt de tapia.

La forêt de tapia est la seule forêt naturelle existante dans la commune et les habitants les servent pour leurs besoins quotidiens : bois de chauffe, bois de construction, et enclos pour les bétails. Ambatofinandrahana est le premier fournisseur de cocons de soie sauvage pour les artisans dans toute l’ile, et la vente des cocons de soie sauvage est la deuxième source de revenu après le riz pour les ménages riverains. C’est un lieu d’approvisionnement de ces matières premières par les artisans tisserands dans tout Madagascar. L’exploitation rationnelle de la soie sauvage est l’activité génératrice de revenu permettant aux riverains d’améliorer leur revenu et de réduire la pression sur la forêt de tapia. Ces communautés de base se regroupent dans une union appelée AMAFI
Cependant, Depuis des décennies, la forêt de tapia s’est dégradée par des différentes pressions anthropiques, notamment les feux de brousse et le défrichement pour l’extension de champs de culture et la confection du charbon. La forêt de tapia a déjà perdue une part importante de sa superficie, elle est fragmentée ; à savoir que le taux de déforestation annuelle dans la région Amoron’i Mania est de 0,7% entre 2005 et 2010 (Source : Evolution couverture de la forêt naturelle à Madagascar (2005 – 2010), www.pnae,mg. Même si l’arbre de tapia est résistant aux feux, ces derniers font ravage des espèces associées au tapia, en particuliers les vers producteurs de soie sauvage ; ce qui entraine une grande perte de biodiversité. Les feux se produisent soit par l’acte de banditisme (dahalo) pour effacer les traces de leur passage après le vol des bœufs, soit par la population elle-même pour nettoyer les champs de culture.

Avec le financement de Critical Ecosystem Partnership Fund, en partenariat avec l’Université d’Antananarivo Département Entomologie et l’Union AMAFI, ce projet consiste à renforcer les capacités des communautés dans la conservation de la forêt de tapia d’une part et de l’autre, de leur donner des opportunités de marché pour développer la filière soie.
En collaboration avec les 10 communautés, 100 hectares de foret de tapia seront restaurés. Quant à la production des jeunes plants de tapia des pépinières communautaires seront installées au niveau de chaque COBA et la technique de mychorrisation sera introduite pour accroitre le taux de réussite de survie des plantes après transplantation. Les pares-feux seront installés aux alentours des zones nouvellement restaurées pour que les jeunes plantations soient protégées aux feux soit pare-feu périmétral soit pare-feu individuel.

Pour motiver les communautés, Ny Tanintsika va pratiquer l’approche semences contre travail, c’est-à-dire les ménages participants aux activités communautaires d’aménagement seront dotés des semences. Cette approche consiste à doter des semences contre les travaux effectués par les membres des communautés dans le cadre de l’aménagement de la forêt de tapia
Les membres des communautés de base seront impliqués dans le suivi et évaluation de la biodiversité dans les zones d’intervention. 4 personnes de chaque COBA, désignés par ses membres comme patrouilleurs effectueront des suivis et de surveillance dans leur foret respectif tous les deux mois. Ils collectent les informations avec l’outil GPS et les rapportent au responsable de projet pour l’analyse.

Pour le développement de la filière soie, un point de vente de cocons et de fils de soie lequel sera nommé « Maison de la Soie sera mise en place à Ambatofinandrahana. L’affectation des bénéfices de l’activité de la Maison de la Soie sera principalement dans les activités de conservation de la forêt de tapia, mais la décision de l’utilisation appartiendra à l’UNION AMAFI.
Des groupes villageois d’épargnes et de crédits (GVEC) seront également mise en place. C’est un système permettant de constituer des épargnes avec lesquelles les membres pourront faire des crédits pour financer leurs activités sociales et économiques.

Credit Photo: Ny Tanintsika
« Le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques est une initiative conjointe de l’Agence Française de Développement, Conservation International, l’ Union européenne, du Fonds pour l’Environnement Mondial, du gouvernement du Japon, et de la Banque Mondiale. Un objectif fondamental est de garantir que la société civile est engagée dans la conservation de la biodiversité. »
