Le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement est la première cause de mortalité au monde. A Madagascar, cet accès demeure l’un des défis majeurs pour le développement du pays. Les déficits en matière de gestion de l’eau et de l’assainissement ont un impact majeur sur la santé, sur l’éducation, sur l’économie ainsi que sur l’environnement.
Du point de vue sanitaire, les maladies diarrhéiques, liées à un mauvais système du réseau d’eau ou à sa non-potabilité, causent un taux élevé de mortalité infantile. Or, Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’accès à des infrastructures de potabilisation et d’assainissement pourrait permettre une diminution de plus 30 % de ces risques, et la simple pratique du lavage des mains avec du savon, une diminution de plus 40 %.
Ces changements de pratique et d’habitudes doivent être insufflés au niveau de la population. Mais comment y parvenir? D’autant que souvent, les moyens de communication pour transmettre l’information de manière efficace ne sont pas accessibles aux populations des zones les plus reculées.
Le projet Sekoly FAMAFISOA de Ny Tanintsika, financé par Adsum Foundation depuis 2014, vise à :
– réduire le taux de morbidité et de mortalité dans les communautés rurales résultant d’une mauvaise hygiène et assainissement, et d’un manque d’accès à l’eau potable, et plus particulièrement parmi les enfants de moins de 5 ans ;
– à promouvoir l’éducation environnementale et le développement durable et d’améliorer l’environnement scolaire.
Dans nos divers projets antérieurs, les enfants se sont révélés être des vecteurs rapides et efficaces pour sensibiliser les parents dans cette lutte. C’est pour cela que nous avons choisi de travailler prioritairement avec les écoliers âgés de 9 à 15 ans dans les classes des Ecoles Primaires Publiques des communes rurales d’Ambohimahamasina et de Miarinarivo, district d’Ambalavao. Les écoles concernées sont les EPP de Sahafy, Ampitambe, Ankarinomby, Sahamaina, Ambatovony, Anarafolaka, Miarinarivo, Ambalamanenjana, Soarano et Ikanjasoa. Chaque école a constitué un comité appelé KOMKI ou Komity Kilonga (Comite des Enfants).
A travers ce projet, ces écoles deviennent ainsi des modèles en termes d’infrastructures, des moteurs de promotion des bonnes pratiques « WASH » (Water, Sanitation & Hygiene) et des exemples pour l’environnement scolaire.
Ny Tanintsika a mis en place des latrines, des dispositifs de lavage des mains et des filtres à eau dans chacune des écoles. Pour que ces élèves puissent sensibiliser leurs amis et familles, ils doivent par leur vécut, être convaincus et avoir réellement expérimenté les avantages de ces infrastructures et des pratiques qui leurs sont liées.
Des activités de sensibilisation au niveau des autres écoles et au sein des domiciles des élèves sont également menées pour augmenter l’impact du projet et des formations sont prodiguées aux enseignants.
Pour les KOMKI, les comités des enfants, les travaux sont orientés vers la responsabilisation des écoliers sur la transmission des messages aux communautés et le suivi des résultats au niveau de leurs propres villages. Ny Tanintsika a réalisé des outils de communication qu’ils utilisent pendant leur sensibilisation comme des spots radio, des affiches, des cartes conseils, etc.…Ces écoles participent en outre aux célébrations des journées mondiales sur l’eau, de toilettes et de lavages des mains avec du savon.
En complément, des facilitateurs communaux sont formés suivant l’approche « Community Lead Total Sanitation » (CLTS : assainissement total piloté par la communauté) pour le suivi des pratiques des activités « WASH ». Ces agents recensent les lieux de défécation à l’air libre et le taux d’utilisation de latrines pour chaque village. Ensuite, ils mènent un travail de sensibilisation qui consiste à expliquer les conséquences de la défécation à l’air libre au niveau de la communauté toute entière, notamment en les confrontant à la réalité, parfois crue, et aux impacts négatifs de ces lieux d’aisance sauvages. Puis à évoquer les avantages collectifs à l’arrêt de ces pratiques afin d’encourager l’engagement individuel pour un changement à l’échelle communautaire. En fin de séance, les membres de la communauté s’engagent à apporter leur contribution pour mettre fin à la défécation à l’air libre et affichent leur volonté à créer un environnement propre et hygiénique.
Les villages ciblés se situent dans la zone limitrophe d’une nouvelle aire protégée (COFAV). Le projet Sekoly FAMAFISOA contribue donc davantage à la promotion de la protection de l’environnement dans ces zones naturelles et l’équipe de Ny Tanintsika appuie la mise en place de pépinières scolaires et organise des reboisements annuels. Nous encourageons les enseignants et les élèves à créer des jardins floraux dans leurs établissements et à utiliser des haies vives dans le but de protéger les arbres des dégradations.
Chaque école dispose enfin d’un jardin potager qui permet aux élèves de prendre une part active à leurs productions agricoles et les responsabilise dans la réalisation d’une activité communautaire. Ces potagers fournissent une partie de la nourriture pour les cantines scolaires.