Sur un territoire aussi vaste que Madagascar, et avec une population éclatée aux quatre coins de l’île, le problème de manque ou d’insuffisance d’infrastructures scolaire est permanent : salle de classes, tables, bancs, latrines… S’ils existent ils sont endommagés, délabrés ou au pire des cas, détruits par les cyclones. Combiné au manque de matériel d’enseignement les plus élémentaires comme des tableaux noirs et des craies et à une difficulté d’accès aux supports d’information (livres, revues, articles,…), une éducation de qualité reste au final le privilège d’une minorité. Ces problèmes logistiques engendrent une démotivation des enseignants aussi bien que des élèves et des parents d’élèves et une déperdition scolaire importante. L’éducation dans les zones protégées et sensibles pour la conservation de la biodiversité n’échappe évidemment pas à ces problèmes. Les hôpitaux de brousse, ou Centres de Santé de Base, souffrent de situations similaires aux établissements scolaires, avec une insuffisance cruelle en salles et équipements.
Souvent, en lien avec les autorités locales, les habitants sollicitent la construction ou la réhabilitation d’une école ou d’un centre de santé. Mais sans aide de l’Etat, ils se doivent se débrouiller seuls pour construire des infrastructures. Dans le cas d’une construction d’école par exemple, ce sont les parents qui financent les dépenses d’achat des matériaux, qui fournissent le terrain, et aussi la main d’œuvre. Avec leurs charges déjà très lourdes pour le paiement des salaires des enseignants, ajoutés aux frais de scolarisation de leurs enfants, les parents n’ont pas les moyens de réaliser des constructions durables. Ils optent bien souvent pour des cabanes en bois avec des feuilles de palmiers Ravinala en guise de toit qui ont une durée de vie très limitée en raison du climat très humide des zones forestières.
Depuis sa création, Ny Tanintsika apporte sa contribution pour régler ces problèmes avec l’aide des divers partenaires. Grâce à des donations personnelles, des chantiers de jeunes ainsi que l’appui de fondations, c’est plus de 60 établissements scolaires et 10 centres de santé qui ont bénéficié d’aides aux infrastructures. C’est ainsi qu’environ 130 nouvelles salles de classe sont construites et plus de 20 réhabilitées.
Dans les centres de santé, nous œuvrons pour les doter équipements de soins, en électrification, ou bien par la construction de logements destinés aux accompagnateurs des passants. Nous intervenons uniquement sur des demandes écrites, exprimées et vérifiées émanant des communautés locales. Ny Tanintsika travaille avec les forces vives des villages. Soucieux de l’intégration d’infrastructures d’hygiène et d’assainissement à tous nos projets, nous construisons des latrines, des impluviums ou des forages, dans le but de réduire la prévalence des maladies diarrhéiques, d’améliorer la santé des élèves/patients et d’augmenter plus particulièrement la scolarisation des filles,
Les membres de la communauté locale sont toujours au cœur de la construction des bâtiments soutenus par l’équipe de Ny Tanintsika. Ils prennent par exemple en charge certains matériaux utilisés pour la construction et mettent la main à la patte durant les chantiers. La participation active et réelle des communautés dans toutes les étapes du projet, depuis les préparatifs jusqu’à l’entretien de l’infrastructure, renforce leur responsabilisation dans l’entretien et le gardiennage de l’infrastructure, et créé un sentiment de fierté commune favorable à la pérennité des bâtiments.