La région de l’Amoron’i Mania abrite la plus grande proportion des forêts de Tapia à Madagascar. Elles sont reparties en 3 zones : Manandriana, Ilaka-Ambohimanjaka et Ambatofinandrahana. Les forêts de Tapia constituent les derniers reliquats de foret primaire sur les   hauts plateaux malgaches. Malheureusement elles se dégradent très rapidement et elles sont fragmentée à cause des diverses pressions anthropiques comme : le défrichement pour l’extension des  cultures, la production du charbon de bois et les feux de brousse destines à créer des pâturages.

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Le Tapia, Uapaca bojeri, est en outre la principale plante nourricière du vers à soie sauvage Borocera madagascariensis.  Ces deux espèces, l’arbre et son hôte, sont endémiques de Madagascar. Ainsi, la région Amoron’Mania est le plus grand fournisseur des cocons sauvages utilisés  par les artisans locaux. Cette production de cocons est même exportée dans toute l’ile. Les forêts de Tapia assurent par ailleurs de grandes  fonctions écologiques propres aux systèmes forestiers comme la protection des sols vis-à-vis  de l’érosion et permettent  aux populations locales de réaliser des cueillettes vitales à leurs survie (champignons, plantes médicinales, plantes tinctoriales…).

Ny Tanintsika appuie 21 Communautés de base dans le but de la préservation de la biodiversité de la forêt de Tapia. Ces 21 communautés qui ont signés des contrats de Gestion de Forêt avec le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forets réalisent des travaux d’aménagement  chaque année comme la plantation de Tapia et la création  des pare-feux ou la mise en œuvre du système de reproduction et de collecte des cocons de soie «  landibe ».

 

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En 2002, Ny Tanintsika, a initié la reproduction des Tapia en pépinière avec des résultats très satisfaisants. Les arbres plantés à cette époque aujourd’hui  ont une hauteur de 2m et chaque année, plus de 100 000 pieds de Tapias sont mis en terre dans le cadre de la restauration.

Pour parvenir à ces résultats, des pépiniéristes communautaires ont été formés aux techniques de reproduction des semences et à la gestion des pépinières. Au  mois d’octobre, période de fructification du Tapia, les pépiniéristes collectent les fruits murs, les traitent pour favoriser leur conservation et leur germination et les mettent dans des pots préparés au préalable par les autres membres de la communauté. En 2015, Ny Tanintsika a commencé à utiliser la technique Vascular Arbuscula  Mycorhizah  pour la production de plants de Tapia afin d’accroitre la résistance des plants après transplantation.

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L’invasion des forets par des espèces comme le pin est une des menaces les plus importantes qui pèsent  sur les forêts de Tapia. Les peuplements de Tapia risquent d’être modifiés puisque le pin et les autres plantes exogènes  peuvent dégrader la qualité du sol et rendre impossible l’implantation des plantes indigènes.  Depuis des années, les Communautés de base procèdent donc à une élimination des pins dans les forêts de Tapia. La vente des bois de pin constituant même une source de revenus épargnés dans une caisse communautaire qui servira à payer des travaux d’aménagement.

Ny Tanintsika est Lauréat 2005 du prix «  Development Marketplace » de la Banque Mondiale  pour ce projet «  les zones boisées communautaires et la soie sauvage à Madagascar. »